L’adulte concerné par le trouble déficitaire de l’attention avec/sans hyperactivité manifeste des comportements spécifiques qui peuvent se révéler handicapants dans le monde de l’entreprise. Incompris, rabaissé, le travailleur TDA/H se trouve confronté à un manque de confiance en ses propres capacités. La prise en charge du TDA/H par un coach professionnel spécialisé en TDA/H permet de réguler ces spécificités et de les transformer en avantages. Découvrez les bénéfices d’un coaching TDA/H sur le long terme et les trucs et astuces pour le gérer au quotidien dans la vie active.

Le TDA/H, une condition méconnue du monde de l’entreprise

Souvent connoté de manière négative, le Trouble Déficitaire de l’Attention avec ou sans Hyperactivité, est méconnu du grand public ainsi que du monde de l’entreprise. Pire, le TDAH est parfois nié. Pendant longtemps, on a cru que cette condition s’estompait après l’adolescence. C’est pourquoi aujourd’hui, la Rilatine®, médication prescrite aux enfants et aux adolescents TDA/H, n’est pas remboursée chez l’adulte alors que le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité persiste chez 60 à 70% des enfants ou ados diagnostiqués.

85% des adultes TDA/H non-diagnostiqués

Selon le Dr Edward Hallowell, éminent spécialiste du TDA/H aux Etats-Unis, 5 à 10% des adultes présentent cette spécificité. Aux Etats-Unis, 85% ne sont pourtant pas diagnostiqués car ils ne parviennent pas à exprimer leurs difficultés et leur sentiment de différence. Grâce aux progrès de la recherche médicale en termes de diagnostic et plus particulièrement par l’ Imagerie par Résonance Magnétique ou IRM fonctionnelle, des mécanismes de fonctionnement distincts ont pu être constatés dans certaines parties du cerveau et appuyer ainsi la véracité de l’existence du TDA/H.

«  Si l’éducation coûte trop cher, essayez l’ignorance » disait Benjamin Franklin

Le grand public a souvent tendance à faire un amalgame entre le TDA/H et les troubles bipolaires, voire de diagnostiquer un « burn-out » dès la moindre manifestation d’une émotion par ces adultes singuliers. Il est donc nécessaire d’éduquer le plus grand nombre autour du TDA/H et de le dédramatiser afin d’en dégager une image positive. Plutôt que d’ « anomalie dysfonctionnelle », on préfère parler de « défi ».

Les comportements spécifiques d’un adulte TDA/H dans le secteur de l’emploi

Chaque TDA/H est différent. Toutefois, trois  comportements spécifiques ont pu être observés dans le monde du travail chez les adultes TDA/H.

•    L’inattention : Difficulté à se focaliser sur les bonnes tâches, tendance à la procrastination et mauvaise gestion du temps. L’adulte TDA/H connait des difficultés à maintenir son attention. Rapidement désintéressé par une tâche jugée ennuyeuse, l’employé TDA/H va s’en déconnecter et la remettre à plus tard. Le travailleur TDA/H éprouve du mal à regarder les échéances à long terme et à planifier ses missions selon le temps imparti. Le Dr. Russel Barkley, spécialiste Nord-Américain du TDA/H parle dans ce cas du concept de « time myopia ». Le temps est une notion que l’adulte TDA/H ne perçoit pas de la même manière qu’un travailleur dit « normal ».Pouvant se montrer buté, l’employé TDA/H a tendance à  se montrer hyper-focalisé sur des tâches qui, pour lui, sont perçues comme les plus importantes mais ne représentent parfois qu’une infime partie du travail à accomplir, ou sont, même dans certains cas, jugées non-nécessaires. L’adulte TDA/H éprouve également des difficultés à planifier son travail puisque trop optimiste, il n’a pas conscience du temps réel nécessaire pour mener à bien son activité professionnelle et finira par accumuler les retards. Le travailleur TDA/H aime cependant travailler dans l’urgence et peut se montrer extrêmement performant lors de la réalisation de travaux qui le passionnent. Il en résulte que la hiérarchie peut alors lui reprocher  son manque de focalisation et son retard manifeste.

•    L’hyperactivité : Un dynamisme à toute épreuve et le besoin de stimuli extérieurs pour construire ses idées.  Cette caractéristique du TDA/H se traduit par une impatience intérieure, un besoin de bouger intense. Le travailleur ressentira une hâte à s’activer lors de réunions qui durent et percevra de façon terrible l’immobilisme du bureau. Cette spécificité peut être tout à fait positive et bien vue par les personnes extérieures.
Une personne TDA/H de 40 ans présentant cette caractéristique sera simplement appelée « dynamique » ou taxée de  « workaholic », soit accro au boulot. Ces « hyperactifs » sont cependant parfois submergés par leur trop plein d’idées et « gèlent », soit se bloquent lorsqu’ils ne parviennent plus à établir des priorités. Ces personnes ont souvent besoin de parler pour mieux réfléchir et construire leur pensée. Elles ressortent d’une discussion avec les idées plus claires et ont besoin d’être stimulées par une conversation ou par des questions pertinentes. Pour cette raison, un adulte TDA/H peut se montrer très doué pour le travail en équipe lorsque le climat lui plaît.

•    L’impulsivité : Un faible seuil de tolérance à la frustration qui peut avoir de lourdes conséquences. Cette caractéristique est la plus nuancée. D’une part, le travailleur TDA/H peut éprouver de terribles colères qui lui feront prendre une décision majeure sur un coup de tête. Selon la position qu’occupe la personne au sein de l’entreprise, il va en résulter des pertes d’emploi, un changement de travail ou une dégradation des relations sociales entre collègues.  D’autre part, extrêmement créatif, l’adulte TDA/H peut représenter un atout majeur lors d’un brainstorming. Pourtant, après avoir énuméré un certain nombre d’idées spontanément, il ne pourra plus (ou très difficilement) les synthétiser par la suite. Il fait partie de ceux qui « think out of the box », soit voient plus loin et pensent différemment.

Les obstacles rencontrés par un employé diagnostiqué TDAH sur son lieu de travail

Au sein d’un bureau, les relations humaines prédominent et hiérarchisent la vie de l’employé. Un adulte TDA/H peut se retrouver confronté à des difficultés de par sa différence et sa perception des choses souvent mal acceptées par ses collègues.

•    Des troubles du sommeil qui se répercutent sur la qualité du travail : La production de la mélatonine (hormone naturelle induisant le sommeil) chez un adulte TDA/H est reculée d’environ deux heures par rapport à un adulte dit « normal ». Son rythme de sommeil s’en retrouve décalé et il ne bénéficie donc pas de la qualité et de la quantité de sommeil nécessaire pour récupérer de sa journée de travail. Induisant davantage de  susceptibilité et d’hypersensibilité manifestes, ce manque de repos peut avoir des conséquences visibles dans l’environnement professionnel. L’employé peut voir sa productivité chuter, mais également accumuler les erreurs et se voir accuser de négligence par sa direction, ceci allant parfois jusqu’à un licenciement pour faute professionnelle. L’absentéisme est également une conséquence fréquente du manque de sommeil.

•    Les nuisances sonores de l’open space et le piège de la distraction : Au sein d’un bureau partagé par plusieurs individus, les travailleurs sont constamment sollicités et cette agitation peut être ressentie comme une complication pour rester concentrés. Ce qui est valable pour un adulte dit « normal » l’est encore davantage pour un adulte TDA/H. La personne active présentant un trouble de l’attention n’arrive pas toujours à pouvoir filtrer le bruit qui l’entoure et se sentira continuellement agressée. Les troubles du sommeil dont elle souffre vont d’ailleurs renforcer ce ressenti.   


•    Une hyper-expression des émotions mal comprise par les collègues de travail : L’adulte TDA/H manifeste un débordement d’émotions dérangeant pour les travailleurs « normaux » qui voient en ce comportement une nuisance non-souhaitable.  Parce qu’il exprime davantage sa joie, son stress, sa peine ou sa colère, l’employé atteint de TDA/H peut se voir qualifier d’  « exubérant », de « dépressif », en « burn-out » ou d’ « instable ». Il risque d’être mis à l’écart de la collectivité et par conséquent de perdre confiance en lui et de se rabaisser au travers du regard des autres. Cette incompréhension mène à un sentiment de solitude et  à une dégradation des relations humaines au sein du bureau.

Le rôle du coach TDA/H dans le suivi d’adultes confrontés au monde professionnel : Les bénéfices d’un accompagnement à long terme

Les adultes TDA/H ont la particularité de souvent minimiser leurs réalisations et accomplissements passés et de dénigrer leurs acquis. Ils éprouvent des difficultés à reconnaitre leurs qualités car ils se limitent au regard des autres. Ils rentrent alors dans un état de défiance envers eux-mêmes.

Le travail du coach TDA/H est d’éduquer la personne quant à son propre fonctionnement. Un coach TDA/H a pour mission de donner à son client la bonne grille de lecture afin de lui apprendre à se connaître lui-même. « La connaissance est le pouvoir » dit la maxime de l’université d’Harvard. Dans le cas de l’adulte TDA/H, rien n’est plus vrai puisqu’il doit relever un défi de taille : celui de réguler ses spécificités.

Les points forts de la personne TDAH méritent à tout prix d’être renforcés. Le coach TDA/H va insister sur ces talents autrefois ignorés par le client lui-même et lui démontrer son potentiel. Le but de ce processus est de faire prendre conscience à l’adulte TDA/H de ses atouts et lui renvoyer une image juste de lui-même. Dès lors, le client pourra avoir confiance en lui.

Le coaching TDA/H vise à atteindre le « self advocacy », c'est-à-dire le fait d’être capable de plaider sa propre cause avec ses propres mots. Le coach TDA/H est un partenaire, un catalyseur de compétences. Il procure un sentiment d’accueil et de non-jugement et permet à la personne de pratiquer l’expression de son propre besoin.

Nos conseils pour gérer son TDA/H au travail

Apprendre à gérer son TDA/H au quotidien grâce à des astuces pratiques est un enjeu primordial du coaching TDA/H. Voici quelques conseils pour faire face à la vie active en apprivoisant son TDA/H :

-    Se former au TDA/H: Dans le cas d’un adulte diagnostiqué sur le tard, apprendre à se connaître et se renseigner sur cette différence de fonctionnement représente un intérêt est absolu.

-    Bénéficier d’un suivi à long terme : L’adulte atteint de TDA/H a besoin d’être compris, de mettre des mots sur ce qu’il ressent, de percevoir une forme d’aide morale. Le contact avec un coach spécialisé en TDA/H va lui permettre de soulager sa conscience et de progresser dans la gestion de son propre TDA/H afin d’en renforcer les qualités.

-    Trouver des aides en gestion du temps: La tenue d’un agenda et l’utilisation d’applications spécifiques telles qu’un « Time Timer® » vont permettre à l’adulte TDA/H de mesurer le temps qu’il lui reste pour mener à bien ses projets.

-    Apprendre à optimaliser son planning : Eviter de trop planifier et prévoir du temps pour ce qui a été reporté ou pour rattraper un éventuel retard accumulé (prévoir l’imprévisible).

-    Effectuer un rétro-planning : « Saucissonner » les tâches de manière à ce qu’elles soient toutes effectuées dans les délais impartis et ainsi bénéficier de « quick wins », c’est-à-dire d’un sentiment de victoire à court terme  dès qu’une de ces tâches est accomplie.
-    Pratiquer la prise de conscience positive et valoriser ses acquis : Consigner ses succès au sein d’un « carnet de réussites » permet à l’adulte TDA/H de relire ses propres réussites et succès par la suite et de valoriser ses réelles qualités, même lors de périodes de doute. La personne peut également adopter le « self-mirroring », comme par exemple le fait d’accrocher ses  diplômes sur le mur afin de se rappeler ses qualifications au quotidien.

-    Faire du sport pendant la pause: L’activité physique est un excellent moyen de se réguler pour tout le monde et encore davantage pour une personne TDA/H.  

-    Eviter d’utiliser tablette, pc ou smartphone le soir : La lumière bleue des écrans situés à moins d’un mètre du visage inhibe la production naturelle de mélatonine et retarde ainsi la détente physique et psychique favorisant le sommeil. Les écrans sont donc à bannir ¾ d’heure avant d’aller dormir.

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